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  • Posté le 9 janvier 2024 / 15 visites

201 personnalités appellent à marcher, le 21 janvier, contre la loi immigration

L’Humanité et Mediapart publient une tribune de personnalités de tous bords - de Sophie Binet à Jacques Toubon, en passant par Josiane Balasko, Fabien Roussel ou encore Marina Foïs -, appelant à manifester le 21 janvier pour exiger la non-promulgation de la loi immigration.

Il serait faux de dire qu’Emmanuel Macron ne coalise pas. Seulement, le chef de l’État agrège contre lui, ses choix politiques et ses compromissions avec une droite qui n’a plus de républicaine que le nom et une extrême droite revendiquant sa « victoire idéologique ».

Preuve en est avec l’appel à manifester, le 21 janvier prochain, contre sa récente loi immigration, que l’Humanité copublie avec le site d’informations Mediapart. Au total, ce sont plus de 200 personnalités qui entrent ainsi en résistance devant ce « tournant dangereux de notre République » et un texte rédigé « sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de « préférence nationale » ».

Un « appel historique », selon le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, signataire du texte, puisqu’il rassemble amplement, au-delà des frontières de la gauche. Ce front du rejet unit du coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard à l’ancien ministre de Jacques Chirac et ex-défenseur des droits, Jacques Toubon, en passant par Marine Tondelier (Les Écologistes), Olivier Faure (PS), Benjamin Saint-Huile (Liot) ainsi que la députée apparentée Renaissance, Cécile Rilhac.

Mais il s’étend aussi en dehors des sphères politiques partisanes avec les représentants des principales centrales syndicales, dont Sophie Binet (CGT) et Marylise Léon (CFDT), des responsables associatifs comme Dominique Sopo (SOS Racisme), Henri Masson (Cimade) et Véronique Devise (Secours Catholique), des artistes (Josiane Balasko, Nicolas Mathieu, Marina Foïs…), des universitaires et intellectuels émérites (Valérie Masson-Delmotte, Cédric Villani, Pierre Rosanvallon…), et même des personnalités des trois grandes religions monothéistes.

« Si on veut mener le combat prioritaire des valeurs, contre l’extrême droite, il faut un large rassemblement, dépassant les différences politiques et d’engagement. Nous condamnons cette loi parce qu’elle porte atteinte à beaucoup de fondamentaux de notre République et de notre devise », rappelle Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme.

L’initiative, née au lendemain du vote de la loi immigration à l’Assemblée nationale le 19 décembre, aboutit autour d’un objectif : rassembler un maximum de personnes dans les rues pour demander à Emmanuel Macron la non-promulgation du texte. « Le président de la République a tout fait pour que cette loi soit « adoptée » avant les fêtes de fin d’année pour qu’on n’en parle plus, explique Fabien Roussel. Mais beaucoup de gens m’ont interpellé pour savoir comment nous allions réagir contre cette loi votée par le RN et qui n’apporte pas les réponses aux grands enjeux liés à l’immigration. »

« C’est un moment de clarification : cette loi est un révélateur, une frontière claire entre celles et ceux prêts à basculer et renier le programme du Conseil national de la Résistance jusqu’à reprendre les thèses de l’extrême droite, et les autres », estime la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Fin de l’universalité des droits, introduction de la préférence nationale, remise en cause du droit du sol, restriction de l’accès au séjour… La députée de l’aile gauche de la Macronie a tranché : « Ce texte grandement issu du Sénat est allé trop loin. J’ai beaucoup réfléchi et je voulais être en cohérence avec moi-même (en signant la tribune – NDLR). Il me paraissait important qu’au sein de la majorité à laquelle je suis toujours attachée, des gens continuent à dire que la loi n’est pas celle du gouvernement pour laquelle nous voulions légiférer. »

« Sous une apparence banale, ce texte me paraît, pour l’une des premières fois, mettre en cause des principes importants, des libertés et des droits sociaux dont tout le monde doit pouvoir jouir sur notre territoire, qu’ils soient nationaux ou étrangers. Savoir si nous allons installer un système de préférence nationale me paraît valoir une prise de position », justifie Jacques Toubon.

« Il faut que nous soyons nombreux le 21 pour faire en sorte de protéger les potentielles victimes de ce texte », espère Marine Tondelier. Il s’agit là d’un enjeu important « pour remettre des points de repères dans le débat public face à l’obsession ethnicisante d’une partie du monde politique », selon Dominique Sopo, président de SOS Racisme. D’où le mot d’ordre de la manifestation du 21 janvier : « Marchons pour la Liberté, l’Égalité, la Fraternité ».

Lire l’appel avec les signataires en cliquant ICI

Site confédéral CGT « Signer la tribune et suivre la mobilisation »